Scène II
Seigneur Alexas, cher Alexas, incomparable, presque tout-puissant Alexas, où est le devin que vous avez tant vanté à la reine ? Oh ! que je voudrais connaître cet époux, qui, dites-vous, doit couronner ses cornes de guirlandes[1] !
Devin !
Que désirez-vous ?
Est-ce cet homme ?… Est-ce vous, monsieur, qui connaissez les choses ?
Je sais lire un peu dans le livre immense des secrets de la nature.
Montrez-lui votre main.
- (Entre Énobarbus.)
Qu’on serve promptement le repas : et du vin en abondance, pour boire à la santé de Cléopâtre.
Mon bon monsieur, donnez-moi une bonne fortune.
Je ne la fais pas, mais je la devine.
Eh bien ! je vous prie, devinez-m’en une bonne.
Vous serez encore plus belle que vous n’êtes.
Il veut dire en embonpoint.
Non ; il veut dire que vous vous farderez quand vous serez vieille.
Que les rides m’en préservent !
Ne troublez point sa prescience, et soyez attentive.
Chut !
- ↑ Être déshonoré en se faisant gloire de l’être, charge his horns with garlands ; il y a des commentateurs qui lisent change au lieu de charge.