sicinius.—Vous le pouvez.
coriolan.—Je vais le faire sur-le-champ, afin que je puisse me reconnaître moi-même, avant de me montrer au sénat.
ménénius.—Je vous accompagnerai. Venez-vous ?
brutus.—Nous demeurons ici pour assembler le peuple.
sicinius.—Salut à tous les deux !
sicinius.—Il tient le consulat maintenant ; et si j’en juge par ses yeux, il triomphe dans son cœur.
brutus.—L’orgueil de son âme éclatait sous ses humbles vêtements.—Voulez-vous congédier le peuple ?
sicinius.—Eh bien ! mes amis, vous avez donc choisi cet homme ?
premier citoyen.—Il a nos voix, seigneur.
brutus.—Nous prions les dieux qu’il mérite votre amour.
second citoyen.—Amen ; mais si j’en crois ma petite intelligence, il se moquait de nous, quand il nous a demandé nos voix.
troisième citoyen.—Rien n’est plus sûr : il s’est bien amusé à nos dépens.
premier citoyen.—Non : c’est sa manière de parler. Il ne s’est pas moqué de nous.
second citoyen.—Pas un de nous, excepté vous, qui ne dise qu’il nous a traités avec mépris. Il devait nous montrer les preuves de son mérite, les blessures qu’il a reçues pour son pays.
sicinius.—Il les a montrées, sans doute ?
plusieurs parlant à la fois.—Non : personne ne les a vues.
troisième citoyen.—Il nous disait qu’il avait des blessures, qu’il les pourrait montrer en particulier ; et puis faisant un geste dédaigneux avec son bonnet : « Oui je veux être consul, ajoutait-il ; mais, d’après une vieille coutume, je ne puis l’être que par votre suffrage. Donnez-moi donc votre voix. » Et après que nous l’avons