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ACTE DEUXIÈME


Scène 1

Toujours à Londres.― Un appartement dans le palais.

Entrent le roi Édouard, malade et soutenu ; La Reine Élisabeth, Dorset, Rivers, Hastings, Buckingham, Grey et autres lords.

Le roi Édouard. ― Allons, je suis satisfait ; j’ai fait un bon emploi de ma journée.― Conservez, nobles pairs, cette étroite union. J’attends de jour en jour un message de mon Rédempteur, pour m’élargir de ce monde : mon âme le quittera avec plus de paix pour aller au ciel, puisque j’ai rétabli la paix entre mes amis sur la terre. Rivers, et vous, Hastings, prenez-vous la main. Ne gardez plus de haine dissimulée : jurez-vous une amitié mutuelle.

Rivers. ― Le ciel m’est témoin que mon âme est purgée de tout secret venin de haine, et de ma main je scelle la sincère amitié de mon cœur.

Hastings. ― Puissé-je prospérer comme je fais avec sincérité le même serment !

Le roi Édouard. ― Gardez-vous de vous jouer de votre roi, de peur que Celui qui est le suprême Roi des rois ne confonde votre fausseté cachée, et ne vous condamne à périr l’un par l’autre.

Hastings. ― Puissé-je ne prospérer qu’autant que je jure avec sincérité une affection parfaite !

Rivers. ― Et moi, comme il est vrai que j’aime Hastings du fond de mon cœur.

Le roi Édouard. ― Madame, vous n’êtes pas non plus étrangère à ceci… ni votre fils Dorset… ni vous, Buckingham.