Scène 3
Toujours à Londres. — Un appartement dans le palais.
Entrent la Reine Elisabeth, Lord Rivers et Lord Grey.)
Rivers. ― Madame, calmez-vous : il n’est pas douteux que Sa Majesté ne recouvre bientôt sa santé accoutumée.
Grey. ― Vos inquiétudes ne font qu’aggraver son mal. Ainsi, au nom de Dieu, prenez meilleure espérance, et tâchez de réjouir Sa Majesté par des discours gais et animés.
Élisabeth. ― S’il était mort, que deviendrais-je ?
Grey. ― Vous n’auriez d’autre malheur que la perte d’un tel époux.
Élisabeth. ― La perte d’un tel époux renferme tous les malheurs.
Grey. ― Le ciel vous a fait don d’un excellent fils pour être votre consolateur et votre appui quand le roi ne sera plus.
Élisabeth. ― Ah ! il est jeune, et sa minorité est confiée aux soins de Richard de Glocester, à un homme qui ne m’aime point, ni aucun de vous.
Rivers. ― Est-il décidé qu’il sera protecteur ?
Élisabeth. ― Cela est décidé. Cela n’est pas encore fait, mais cela sera nécessairement si le roi vient à manquer.
(Entrent Buckingham et Stanley).
Grey. ― Voici les lords Buckingham et Stanley.
Buckingham. ― Mes bons souhaits à Votre royale Majesté.
Stanley. ― Dieu veuille rendre à Votre Majesté le bonheur et la joie.
Élisabeth. ― La comtesse de Richmond, mon cher lord Stanley, aurait bien de la peine à dire amen à cette bonne prière. Cependant, Stanley, quoiqu’elle soit votre