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se trouve là ? —Nous en ferons notre instrument ; ne négligeons rien de ce qui peut nous aider.

AUTOLYCUS, à part.—S’ils m’ont entendu tout à l’heure !…—Allons, la potence.

CAMILLO.—Hé ! vous voilà, mon ami ? Pourquoi trembles-tu ainsi ? Ne craignez personne : on ne veut pas vous faire du mal.

AUTOLYCUS.—Je suis un pauvre malheureux, monsieur.

CAMILLO.—Eh bien ! continue de l’être à ton aise ; il n’y a personne ici qui veuille te voler cela ; cependant, nous pouvons te proposer un échange avec l’extérieur de ta pauvreté ; en conséquence, déshabille-toi à l’instant : tu dois penser qu’il y a quelque nécessité pour cela ; change d’habit avec cet honnête homme. Quoique le marché soit à son désavantage, cependant sois sûr qu’il y a encore quelque chose par-dessus le marché.

AUTOLYCUS.—Je suis un pauvre malheureux, monsieur. (À part.) Je vous connais de reste.

CAMILLO.—Allons, je t’en prie, dépêche : ce monsieur est déjà à demi-déshabillé.

AUTOLYCUS.—Parlez-vous sérieusement, monsieur ? —(À part.) Je soupçonne le jeu de tout ceci.

FLORIZEL.—Dépêche-toi donc, je t’en prie.

AUTOLYCUS.—En vérité, j’ai déjà des gages, mais en conscience je ne puis prendre cet habit.

CAMILLO.—Allons, dénoue, dénoue. (A Perdita.) Heureuse amante, que ma prophétie s’accomplisse pour vous ! —Il faut vous retirer sous quelque abri ; prenez le chapeau de votre amant et enfoncez-le sur vos sourcils : cachez votre figure. Déshabillez-vous et déguisez autant que vous le pourrez tout ce qui pourrait vous faire reconnaître, afin que vous puissiez (car je crains pour vous les regards) gagner le vaisseau sans être découverte.

PERDITA.—Je vois que la pièce est arrangée de façon qu’il faut que j’y fasse un rôle.

CAMILLO.—Il n’y a point de remède. (A Florizel.) Eh bien ! avez-vous fini ?