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y préside ! — Santé et bonheur à notre frère de France, et à notre illustre sœur ! — Beaux jours et prospérité à notre belle princesse et cousine Catherine ! Et vous, membre et rejeton de cette cour, vous dont les soins ont formé cette auguste assemblée, brave duc de Bourgogne, recevez notre salut, et vous aussi, princes et pairs de France.

Le roi de France. — Nous sommes dans la joie de vous voir, digne frère d’Angleterre. Vous êtes le bienvenu ! et vous tous aussi, princes anglais.

la reine Isabelle. — Puisse la fin de ce beau jour, ô grand roi ! et l’issue de cette gracieuse assemblée, être aussi heureuses, qu’est grande notre joie de vous voir, et d’envisager ces yeux terribles qui ont eu pour les Français qu’ils ont fixés l’effet mortel de ceux du basilic. Nous avons le doux espoir que ces regards ont perdu leur venin, et que ce jour va changer en amour toutes les haines et tous les griefs.

Le roi. — C’est pour dire amen à ce vœu que nous nous montrons ici.

la reine Isabelle. — Princes de l’Angleterre, je vous salue tous.

Le Duc de Bourgogne. — Vous qui m’êtes également chers, puissants rois de France et d’Angleterre, recevez mes respectueux hommages. — Que j’ai déployé toutes les ressources de mon esprit, prodigué tous mes efforts et tous mes soins, pour amener Vos Majestés à ce rendez-vous royal ; c’est ce que vous pouvez attester tous les deux, chacun de votre côté. Puisque ma médiation a réussi à vous rapprocher l’un de l’autre, au point de vous voir face à face, les yeux fixés l’un sur l’autre, qu’on ne me fasse pas un crime de demander, en présence de cette assemblée de rois, quel est donc l’obstacle qui retarde la paix ; qui empêche que cette tendre nourrice des arts, de l’abondance et de toutes les productions heureuses, maintenant indigente et nue, et le sein, déchiré de plaies, ne puisse enfin de nouveau montrer ses aimables traits dans ce beau jardin de l’univers, dans notre fertile France ? Hélas ! depuis trop longtemps elle