Le roi. — Est-ce la voix de mon frère Glocester que j’entends ? — Oui, je connais le sujet qui vous amène. — Je vais m’y rendre avec vous. — Le jour, mes amis, tout m’attend. (Ils sortent.)
Scène II
Le camp des Français. LE DAUPHIN, LE DUC D’ORLÉANS, RAMBURE, et autres.
Le Duc d’Orléan. — Le soleil dore notre armure ; allons, mes pairs.
Le dauphin. — Montez à cheval. — Mon cheval ! Holà, valets, laquais.
Le Duc d’Orléan. — O noble courage !
Le dauphin. — Via ! [1] — Les eaux et la terre…
Le Duc d’Orléan. — Rien puis ? L’air et le feu ?…
Le dauphin. — Ciel ! Cousin Orléans !… (Entre le connétable.) Allons, seigneur connétable.
Le connétable. — Ecoutez comme nos coursiers hennissent et appellent leurs cavaliers.
Le dauphin. — Montez-les, creusez dans leurs flancs de profondes plaies ; que leur sang bouillant jaillisse jusqu’aux yeux des Anglais, et les épouvante de l’excès de leur courage. Allons !
rambure. — Quoi, voulez-vous leur faire pleurer le sang à nos chevaux ? Comment distinguerons-nous alors leurs larmes naturelles ?
(Arrive un messager.)
le messager. — Pairs de France, les Anglais sont rangés en bataille.
Le connétable. — A cheval, vaillants princes ! à cheval sans délai. Jetez seulement un regard sur cette troupe chétive et affamée, et la seule présence de votre belle
- ↑ Allusion à la chasse du faucon.