Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

Montjoie. — Elle sera fidèlement rendue. Je remercie Votre Majesté.

(Montjoie s’en va.)

Glocester. — J’espère qu’ils ne viendront pas nous attaquer à présent. Le roi. — Nous sommes dans la main de Dieu, frère, et non pas dans les leurs. — Marchez au pont : la nuit s’approche. — Nous camperons au delà de la rivière ; et demain matin, ordonnez qu’on marche en avant.

(Ils sortent.)


Scène VII

Le camp français, à Azincourt. Entrent LE CONNÉTABLE DE FRANCE, LE DUC D’ORLÉANS, LE DAUPHIN, RAMBURES, ET AUTRES SEIGNEURS.

Le connétable. — Par Dieu ! j’ai bien la meilleure armure du monde. Que n’est-il jour !

Le Duc d’Orléan. — J’avouerai que vous avez une excellente armure ; mais aussi vous rendrez justice à mon cheval.

Le connétable. — Oh ! cela est vrai ; c’est le meilleur cheval de l’Europe.

Le Duc d’Orléan. — Le matin n’arrivera-t-il donc jamais !

Le dauphin. — Duc d’Orléans, et vous seigneur connétable, vous parlez de cheval et d’armure ?….

Le Duc d’Orléan. — Oh ! en fait de ces deux meubles, vous êtes aussi bien pourvu qu’aucun prince du monde.

Le dauphin. — Que cette nuit est longue ! — Je ne changerais pas mon cheval pour aucun qui ne marche que sur quatre pieds ; il bondit au-dessus de terre comme une balle garnie de crin : c’est le cheval volant, le Pégase aux narines de feu. Une fois en selle, je vole, je suis un faucon ; il trotte dans l’air, et la terre résonne quand il