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ou je serai sur le carreau : oui, et je travaillerai aussi courageusement que je pourrai ; c’est bien sûr cela, en deux paroles comme en quatre. Cependant, sur ma foi, je serai bien aise d’entendre quelques questions entre vous deux.

Fluellen. — Capitaine Macmorris, je pense, voyez-vous, sauf votre correction, qu’il n’y en pas beaucoup de votre nation….

Macmorris. — De ma nation ? Qu’est-ce que c’est que ma nation ? Est-ce une nation de lâches, de bâtards, de gredins ? Qu’est-ce que c’est que ma nation ? Qui parle de ma nation ?

Fluellen. — Voyez-vous, si vous prenez les choses autrement qu’on ne les dit, capitaine Macmorris, par aventure je pourrais bien penser que vous ne me traitiez pas avec cette affabilité, comme en toute discrétion vous devez me traiter, voyez-vous, d’autant que je suis autant que vous, tant dans la discipline de la guerre, que par mon lignage et en tout autre genre.

Macmorris. — Je ne vous reconnais pas autant de bravoure qu’à moi, et le Christ me pardonne ! Je vous couperai la tête.

Gower. — Amis, amis ! allons, vous vous trompez tous les deux : c’est faute de vous entendre.

Jamy. — Oh ! voilà une vilaine sottise.

(On sonne un pourparler.)

Gower. — La ville demande à parlementer.

Fluellen. — Capitaine Macmorris, quand il se trouvera une meilleure occasion, voyez-vous, je prendrai la liberté de vous dire que je connais les disciplines de la guerre ; et voilà tout. (Ils partent.)


Scène III

LE GOUVERNEUR et quelques citoyens sont sur les remparts ; au bas sont les troupes anglaises. LE ROI HENRI entre avec sa suite.

Le roi. — Quelle est enfin la résolution du gouverneur ? Voici le dernier pourparler que nous admettrons encore.