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SUR' LE$ JOYEUSES BOURGEOISES DE WINDSOR. 97

de l’argent, et il ne sera convenablement ehàtié que par des inconvénients aussi réels que les avantages qu’il se promet. Ainsi le panier de linge sale, les coups de bâton de M. Ford, sont parfaitement adaptés au genre de prétentions qui attirent it Falstaff une correction pareille ; mais bien qu’une telle aienture puisse, sans aucune difficulté, s’adapter au Falstaff des deux Ileure IV, elle l’a pris dans une autre portion de sa vie et de son caractère ; et si on l’introduisait entre les deux parties de l’action qui se continue dans les deux Henri I V, elle refroidirait 1-“imagination du* spectateur, au point de détruire entièrement l’effet de la seconde.

Bien que cette raison paraisse suffisante, on en pourrait trouver plusieurs autres pour justifier l’opinion de Johnson. Ce n’est cependant pas dans la chronologie qu’il faudrait les chercher. Ce serait une œuvre impraticable que de prétendre accorder ensemble les diverses données chronologiques que, souvent dans la même pièce, il plaît at Shakspeare d’établir ; et il est aussi impossible de trouver chronologiquement* la place des Joyeuses Bourgeoises de Windsor entre Henri IV et Henri V, qu’entre les deux parties de 1Ie-m*i- IV. Mais, dans cette dernière supposition, l’entrevue entre Shaliow et Falstaff dans la seconde partie de Henri IV, le plaisir qu’éprouve Shallow a revoir -Falstaff après une si longue séparation, la considération qu’il professe pour lui, et qui va jusqu’à lui prêter mille livres sterling, deviennent des invraisemblances choquantes. : -ce n’est pas après la comédie des Joyeuses Bourgeoises de Windsor, que Shallow peut être attrapé par Falstaff. Nym, qu’on retrouve dans Iïenri V, n’est point compte dans la seconde partie de Henri IV, au nombre des gens de Falstaff. Il serait assez difficile, dans les deux suppositions, de se rendre compte du personnage de Quiclily, si l’on ne supposait que o’est une autreQuicldy, un noin queSl1akspearea trouvé bon dé rendre commun in toutes les entremetteuses. Celle de Henri IV est mariée ; son nom n’est donc point un nom de fille ; la Quicltly des Joyeuses Bourgeoises ne l’est pas.

Au reste, il serait superflu de chercher at établir d’une manière bien solide Perdre historique de ces trois pièces ; Sliakspeare lui-même n’y a pas songe. On petit croire cependant que, dans Pincertitude qu’il a laissée it cet égard, il a voulu du moins qu’il ne fût pas tout a fait impossible de faire de ses Joyeuses Ifourgeoises de Windsor la suite des Hetwi IV. Presse Î1 ce qu’il paraît par les ordres d’Elisabeth, il n’avait d’abord donné de cette comédie qu’une espèce débauche qui fut cependant représentée pendant assez longtemps, telle qu’on la trouve dans les premières éditions de ses œu' T. vr. 7

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