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GÎ) LE MARCHAND DE VENISE.

Auronio.-Encore un mot, Shylock.

sHrLoc1<.-J e veux qu’on satisfasse zi mon billet ; ne nie parle pas contre mon billet..Fai juré que mon billet serait acquitté.-Tu nras appelé chien sans en avoir aucun sujet ; mais puisqutfljle suis un chien, prends garde âfmes crocs. Le duc me fera justice.-Je nfetonne, coquin de *geolieiy que tu aies la faiblesse de sortir avec lui ai sa sollicitation.

iiixrroiuo.-Je te prie, laisse-moi te parler, šrïirrocias-'J’aurai mon billet : je ne veux point t’entendre ; j’aurai mon billet. Ne me parle pas davantage : on ne fera pas de moi un imbécile au cœur tendre, aux yeux piteux, capable de secouer la téte, de se relâcher et de céder en soupirant aux instances des chrétiens. Ne nieïsiiis pas : je ne veux point t’entendre ;. je veux Pacquit de mon billet.

(Il sort.)

sananmo.—C’est le matin le plus inflexible qui ait jamais vécu parmi les hommes.

Anromo.-Laissons-le ; je ne le poursuivrai plus de prières inutiles : il veut avoir ma vie ; j’en sais bien la raison. J 'ai souvent arraché à ses poursuites plusieurs de ses débiteurs insolvables qui sont venus implorer mon secours ; voila pourquoi il ine hait. sanlinino.-Non, j’en suis sûr, le duc ne souffrira jamais qu’un pareil engagement ait son effet.îimronxo.-Le duc ne peut refuser de suivre la loi : retrancher aux étrangers les suretes dont ils jouissent a Venise serait une injustice contre l’État ; car la richosso de son commerce est fondée sur l’abord do toutes les nations. Ainsi donc, allons ; nics chagrins et mes perles m’ont' tellement abattu, qu’a peine pourrai-je conserver jusqufa demain une livre de chair pour mon sanguinaire créancier. À la bonne heure ; venez, geùlier. —J c prie Dieu que Bassanîo vienne me voir acquitter sa dette, et je suis content.

(Ils sortent.)