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58 LE Lsraitoiiaan DE vnivisr.

cruel de ses ennemis, pour me procurer des ressources. Voila une lettre, madame, dont le papier me semble le corps de mon ami, et chaque mot une large blessure qui verse son sang vital. Mais est-il bie1 i, vrai, Salanio ? Tous ses vaisseaux ontfils manque ? quôï ! il n’en est arrive aucun ? de Tripoli, du Mexique ? de 1'Ang1eterrre, de Lisbonne, de la Barbarie, de l’Inde ? Pas un seul bâtiment n’a pu éviter la terrible rencontre des rochers, JÎLiÎIlB(lkBSl11E1Î'Gl1ElD(lS ? ' * SAÎiANIO.4-PEIS un seul, seigneur. D*ailleurs, il paiiåiit qu’eút-il a présent l’argent du billet, le Juif ne voudrait pas le prendre. Je n’ai jamais vu de créature portant figure d’l10mme, aussi apre, aussi acharnée a détruire un homme. Il assîege jour et nuit le duc, en appelle aux libertés de 1`État du refus de lui rendre justice. Vingt marchands, le duc lui-même et les magnifiques 1 du grand port, ont tente de le persuader ; mais sa haine nekyeut pas sortir de une peine encourue, la justice, son billet.

Jessica.-Quand ÿetais avec lui, je l’ai entendu jurer fi Tubal et à Ghus ; ses compatriotes, qu’il aimerait mieux avoir *la chair d’Antonio, quevingt fois la somme qu’il lui avait' prêtée ; et j’ai la certitude, seigneur, que si les lois et l’autorité, et toute la force du pouvoir ne sly opposent, la chose ira bien mal pour le pauvre Antonio. f

' pourras-G’est votre 'ami qui se trouve dans ces angoisses ?

nAssANio.-Le plus cher de mes amis, le meilleur des hommes ;1'zinie la mieux faite et la plus infatigable zi rendre service ; enfin, Pliornme qui nous retrace 1`ancienne vertu romaine, plus qi1'aucun autre qui respire Pair d’Italie.

' POR'Î`ÎÁ.*-¿GÖfI’lhlEl1l doit-il au Juif ? nllssaåuo.-fll doit pour nioi trois mille ducats.

roarm.-Quoi ! pas davantage ? Donnez-lui-en sik

mille ; et annulez le billet. Doublez les six' mille, triplez-1 Oïi sait que èleiait le litre des grands de Vefiise, lèš niåšîiifiques seigneurs.

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