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PORTIA.-rÀ`18. torture, Bassanio ? Avouez donc quelle trahison est mêlée a votre amour ? '.

BASSIANO.-AUCUIIB, si ce n’est1'horrible trahison de la defiance qui ine fait redouter l’instant de jouir de mon amour, La neige et le feu pourraient plutôt s’unir et vivre ensemble que la trahison et mon arriour. PORTIA.-Oui ; mais je crains que vous ne parliez comme un homme a la torture, dont la violence lui fait dire toutes sortes de choses. “

Y Bxssanro.-Promettez-moi la vie, et je confesse la vérité.

ronrm.-Eh bien ! confessez et vivez.

  • ' BASšÁNIO.F ;GO1lfBÈS€l’et aimer eut renferme tout mon

aveu. Heureux tourments, lorsque celui qui fait mon supplice me suggère des réponses pour ma délivrance !M ais laissez-moi essayer ma fortune et les coffres, ' '

  • ›'ronr1.i. -Allez donc. Je suis enfermée dans l’un d’eux ;

si vous mïaimez, vous me trouverez. Nérissa, et vous tous, faites place.-«Que la musique joue tandis qu’il fera son choix.-4Alors, s’il choisit mal, il finira comme le —cygne qui s’évanouit au milieu des chants. Et afin que la comparaison soit plus parfaite, mes yeux formeront le ruisseau, et un lit de mort liquide pour lui. Il se peut que son choix soit heureux ; et alors, à quoi servira la musique ? À quoi ? Elle sera comme la fanfare qui se fait entendre, tandis que des sujets fidéles rendent hommage a leur monarque nouvellement couronne :-Elle sera, comme ces doux sons qui, aux premiers rayons du’matin, s’insinuent dans l’oreille du fiance encore enseveli dans les songes, et l’appellent a' Pliymenee.-Le voila qui s’avance avec autant de dignité, mais avec bien plus d’amour que le jeune Alcicle, lorsqu’il venait affranchir Troie gémissante du tribut d’une vierge paye au monstre de la mer.¿.Îe suis là, prête à subir le sacrifice ; toutes les autres sont les épouses troyennes, qui, les yeux troubles par 1es’larmes, ` s’avancent hors des murs pour voir l’issue de l’entreprise. Va, Hercule ; si tu vis, je vis. Je yois le combat avec bien plus de terreur que loi, qui portes les coups.