Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/478

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ftjö nuniu iv.

nannonrn. — Je n’y manquerai pas, capitaine ; adieu.

(Il sort.)

FALSTAFF.-*sl mes' soldats ne me font pas rougir de honte, je veux n’être qu’un hareng sec, .Vai diablement abusé de la presse du roi. Tai pris, enechange de cent cinquante soldats, trois cent et quelques guinees. Je ne presse que de bons bourgeois, des fils de propriétaires ; je m’enquiers de tous les jeunes garçons fiancée, de ceux qui ont déjà eu deux bans de publiés ; je me suis procure toute une partie de poltrons aux pieds chauds, qui aimeraient mieux entendre le diable qu’un coup de tambour, gens qui ont plus de peur du bruit d’une couleuvre qu*un daim ou un canard sauvage delà blessés. Je ne presse que de ces mangeurs de rôties bourrées qui n'0Dt de cceur au ventre que pas plus gros qu’une tête dfiépingle ; et ils ont racheté leur conge : de sorte qu’a présent toute ma troupe consiste on porte-étendards, caporaux, lieutenants, gens Cl’£1l’lT1BS, misérables aussi de guenilles qu’on nous représente Lazare sur la toile quand des chiens gloutons lui léchaient ses plaies ; c1`autres qui n’ont jamais servi ; quelques-uns réformes comme incapables de servir ; des cadets de cadets, des garçons de cabaret qui se sont sauvés de, chez leurs maîtres, des aubergistes banqueroutiers : tous ces cancres d’u11 monde tranquille etc d’une longue paix, cent fois plus piteusement accoutres qu’u1i vieux ètendard delabre.'Voila les hommes que j’ai pour remplacer ceux qui ontachete leur conge ; si bien que Pou s’imaginerait que j’ai la cent cinquante enfants précligues en haillons arrivant de garder les pourceaux et de vivre de restes et de pelures. Un écervele que j’ai rencontre en chemin, m’a dit que je venais de rafler toutes les potences et de presser tous les cimetières ; on n’a jamais vu de pareils épouvantails. Je ne traverserai pas Coventry avec eux ; voila ce qu’il y a de bien sur. Par-dessus le marche, ces grechiis-la marchent les jambes écartées, comme s’ils y avaient des fers ; et en effet, j’ai tire la plupart d’entre eux des prisons. Il n’y a qu’une chemise et demie dans toute Ina compagnie ; et la demi-chemise encore est faite \