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44 LE MARCHAND VENISE.

Ponrxs.-Vous y avez mis trop de temfišïpour ce que vous trouverez ici. ` '

' LE Primer.-Qu’est-ce ? la figure d’un idiot, qui cligne de l’œil et me présente un papier ? Je veux le lire. Que tu es différent de Portia ! Que tu es diîïereiilz de ce que j’espérais, et de ce que je méritais ! Qui me prend recevra tout ce qu’il mérite. N’ai-je donc mérité rien de mieux que la tête d’un sot ? Est-ce là. ce que je vaux ? Est-ce la tout ce que je mérite ? li '

pourra.-Ojïenser.et juger sont deux emplois différents et de nature opposée.

LE PRINCE.*r*LlSODS :.

Le feu a éprouvé sept fois ce métal ;

§ Sept fois éprouvé est le jugement

Qui n’a jamais mal choisi..

Il est des gens qui n’embrassent que des ombres ; Ceux-là n’ont que l’ombre du bonheur ! Je sais qu’il y a. des sots sur la terre, I Vêtus d’argent, comme je le suis ; Epousez quelle femme vous voudrez, i Votre tête sera. toujours la mienne. Ainsi partez, seigneur, vous êtes congédié. Plus je tarderai dans ces lieux, plus j’y ferai la figure d’un sot. Je suis venu apporter mes vœux avec une tête de sot, et je m’en retourne avec deux. Adieu donc, dame, je remplirai moii serment de supporter patiemment mon malheur. *

(Sortent le prince d’Aragon et sa suite.)PORTlA.—L8 moucheron s’est-brûle à la lumière. Oh ! ces sots réfléchis ! Quand ils choisissent, ils sont tout juste assez sages pour se perdre à force de raisonnements. — *

NÉRISSA.—LB vieux proverbe n’a pas tort : la potence et le choix d’une femme sont une affaire de hasard. roman.-Allons, ferme le rideau, Nerîssai . (Entre un valet.)

LE VALET.-Ou est niadame ?