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Acta 11, sera 1. ' 319

nesse toujours ouverte pour les entendre ; on l’entretient des modes de la superbe Italie, dont notre peuple cherche gauchement a singer, en les suivant de loin, les manières dans une honteuse imitation. Quelque part qu’il vienne de naître une frivolité dans le monde, quelque misérable qu’elle puisse être, pourvu qu’elle soit nouvelle, ne courtlon pas aussitôt en étourdir l’oreille du roi ? Tous les conseils arrivent trop tard la ou la volonté se révolte contre les considérations de la raison. N’entreprends point de guider celui qui veut choisir son chemin lui-même. Il ne te reste qu’un souffle, et tu veux le perdre en vain !

GAUNT.-111118 semble que je suis un prophète nouvellement inspiré, et voici ce qu’en expirant je prédis de -lui : La fougue insensée de cette ardeur de désordre ne saurait durer, car les incendies violents sont bientôt éteints, les petites ondees durent longtemps ; mais les orages soudains sont bientôt finis. Celui qui donne trop continuellement de Péperon fatigue : bientôt sa monture ; et la nourriture avidement engloutie étouffe celui qui»la dévore : lïniprévoyante vanité, cormoran insatiable, consomme ses ressources et finit par se dévorer elle-même -Ce noble trône des rois, cette île souveraine, cette terre de majesté, ce séjour de Mars, ce nouvel Edengle ce demi-paradis, cette forteresse bâtie par la nature elle-même pour s’y retrancher contre la contagion et contre le bras de la guerre 5, cette heureuse race d’hommes, ce petit univers, cette pierre précieuse enchássee dans la nier d’argent qui, comme un rempart ou comme un fosse creuse autour d’une maison, la défend contre la jalousié des contrées moins fortunées ; ce sol béni du ciel, cette terre, ce royaume, cette Angleterre, cette nourrice, ce sein fécond en rois redoutés parla valeur de leur race, fameux par leur naissance ; renommés par leurs exploits, que, pour le service de la chrétienté et l’honneur de la chevalerie ils ont portés loin de leur pa» trie, jusqu’au sépulcre qui est dans la rebelle Judee, le tombeau du fils de la bienheureuse Marie, la rançon de l’univers ycette chère, chère patrie ; chérie pour sa répuJ