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ACTE rv, SCÈNE III. 267

LE’BATARD ;*-L, hOIl11Ôt6 monde *que le nôtre ! (À Hubert.) —Avezïvous eu connaissance de ce beau chef-d’œuvre ? ;Hubert. si cïestltoi quias commis cette œuvre de mort, tu es damné sans que Piminensite infinie de la miséricorde

du ciel puisse Fattcindre.

HUBERT.-Écoutez-moi seulement, monsieur. LU nyriinn.-Ah ! je te dirai une chose, tu es damné aussi noir.... Non, il n’y a rien de si noir que toi : tu es damné plus à fond que le prince Lucifer ; il11'y a pas encore un diable d’enfer aussi hideux que tu le seras, si c’est toi qui as tue cet enfant.

Hnnnnr.-*Sur mon ames.. V

LE BATARD.-Si tu as seulement consenti à cette cruelle action, tu n*as pas d’autre parti que le désespoir ; et, fi défaut de corde, le fil le plus mince qu’une araignée ait jamais tiré’de ses entrailles suflira pour flétrangler : un jonc sera une potence suffisante pour te pendre : ou si tu veux te noyer, mets un peu d’eau dans une cuiller ; et pour étouffer unîscélerat tel que toi, cela vaudra tout l’océan.-Je te soupçonne violemment.

nneizrcr.-Si par action, consentement, ou seulement par le péché de la pensée, je suis coupable d’avoir dé—robé cet aimable souffle a la belle enveloppe d*argile où il était renferme, que l’enfer n’ait pas assez de douleurs pour me torturer !-J e l’avais laissé bien partant. LE BATARD.-Va, prends-le dans tes bras Je suis troublé, il me semble, et je perds mon chemin fi travers les épines et les dangers de ce monde. Comme tu portes légèrement toute l’Angleterre ! De cette portion défunte de royauté se sont envoies vers le ciel la vie, le droit, la justice de tout celroyaume, laissant l’Angleterre se débattre et lutter pour séparer et belles dents le droit sans maître de Vorgueilleugr étalage -du pouvoir ; maintenant, pour arracher cet os décharné de la souveraineté, le dogue grondant de la guerre hérisse sa crinière irritée, et grogne au nez de la douce paix ; maintenant se Iiguent ensemble les forces du dehors et les mécontentements du dedans ; et 1"immense confusion plane comme un corbeau sur un animal expirant, en attendant la

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