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ACTE Iv, sciam : 1. 253

Anfrnun.-Plélas ! qu’avez-vous besoin d’être si rude et si brusque ? Je ne me débattrai pas, je resterai immobile comme la pierre. Pour l’amour du ciel, Hubert, que je ne sois pas lié !-Écoutez-moi, Hubert, renvoyez ces hommes, et je vais› m’asseoir tranquille comme un agneau : je ne remuerai pas, je ne frémirai pas, je ne dirai pas une seule parole, je ne regarderai pas le’fer avec colère. Renvoyez seulement ces hommes, et je irons pardonnerai, quelque tourments que vous me fassiez souffrir.

HUBERTI*jAllGZ, demeurez la dedans ; laissez-nioi seul avec lui : ' ' ' ' ~ *

' UN fms SATELLlTES. J6 suis bien content d’être dispensé d’une pareille action.

' (Sortent les satellites)

Aifrrnun.-Hélas ! j’ai renvoyé par mes reproches mon ami : il à Pair sévère, mais le cœur tendre. Laissez-le revenir, afin que sa compassion réveille la vôtre. nunnrcr.-Allons, enfant ; préparez -vous. ARTHUR—N, Y a-t-il plus de remède ? HUBERT.-Pas d’autre que de perdre vos yeux. ARTI-IUR.*oh ciel ! que n’avez-vous dans les vôtres seulement un atome, un grain de sable ou de poussière, un moucheron, un cheveu égaré, quelque chose qui pút offenser cet organe précieux ! Alors, sentant vous-même combien les plus petites choses y sont douloureuses, votre odieux projet vous paraîtrait horrible. HUBERT.-LESÈ-CB là ce que vous avez promis ? Allons, taisez-vous. *`

ARTHUR. -Hubert, les paroles d’un couple de langues ne seraient pas-trop pour plaider la cause d’une paire d’yeux. Ne m’obligez pas à. me taire, Hubert, ne m’y obligez pas ; ou bien, Hubert, si vous voulez, coupez moi la langue, afin que je puisse garder mes yeux. Oh ! épargnez mes yeux, «quand ils-ne devraient plus me servir jamais qu’a vous voir.-Tenez, sur ma parole, le fer est froid, et il ne me ferait aucun mal. HUBERT.-J e puis le réchauffer, enfant. › aureus.-Non, en bonne foi : le feu, créé pour nous I