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2tü LE R01 JEAN.

est tombée par lias arc lune larme argentée, par cette seule larme dix mille de ces amis déliés sont colles ensemble dans un chagi-in sociable, semblables it des amants sincères, fidèles, inséparables, se pressant l’un contre Pautre dans l’adversité.

eoNs’r.iNce.—E11 Angleterre, s’il vous plaît ! rH1L1r1›e.—il attachez vos cheveux.

CONSTANCE:*ol1l, je les rattacherai. Et pourquoi le ferai-je ? Je les ai arraches de leurs nœuds en criant tout haut : Oh ! si mes mains powvftient clélturet' mon fits comme \elles ont Êrendu le liberté ¿t mes citeueucvi Mais maintenant je leur envie leur liberté et les remettrai dans leurs liens, puisque mon pauvre enfant est captif.-Pere cardinal, je vous ai entendu dire que nous reverrions et que nous reconnaîtrions nes amis dans le ciel. Si cela est, je reverrai mon fils ; car depuis la naissance de Cain, le premier enfant mâle, jusqu’à celui qui respira hier pour la première fois, il n’est pas venu au monde une créature si charmante : mais le ver rongeur du chagrin va me dévorer mon bouton, et bannir de ses joues leur beauté native ; il aura lair creux d’un spectre, maigre et livide connue après un accès de lièvre ; il mourra dans cet état ; et lorsqu’il sera ressuscite ainsi, quand je le rencontrerai dans la cour des cieux, je ne le reconnaîtrai point ; ainsi Jamais, plus jamais je ne pourrai revoir mon joli Arthur.

Pamnocpnu.-Vous entretenez votre chagrin d’iclees trop odieuses.

constance.—Il me parle, lui qui n’a jamais eu de fils ! mivnotrnc.-Vous êtes aussi attachée et votre douleur quäi votre fils.

cousmncia.-lila douleur tient la place de mon enfant absent ; elle repose dans son lit, marche partout avec moi, prend son charmant regard, répéte ses paroles, me —rappelle tentes ses grâces, remplit de ses formes les vêtements qu’il a laisses vides. J’ai donc bien raison de chérir ma douleur.-Adieu : si vous aviez fait la même perte que moi, je vous consolerais mieux que vous ne me consolez.-Je ne veux plus conserver cet arrange*