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226 tu Rei Jean.

veines bondit un sang plus illustre que celui de la princesse Blanche ? Ainsi qu’elle, le jeune Dauphin est de tout point accompli en beauté, vertu, naissance ; ou s’il ne vous semblait accompli, dites seulement que c’est qu’il n’est point elle ; et elle et son tour ne manquerait de rien qu’on put appeler besoin, si ce n’était manquer de quelque chose que de n’être point lui ; il est la moitié d’un homme beni de Dieu qu’elle est appelée zi completer ; elle est la moitie parfaite d’un tout parfait, dont la plénitude de perfection réside en lui. Oh ! comme ces doux ruisseaux d’argent, lorsqu’ils seront réunis, vont faire la gloire des rivages qui les contiendront ! etvous, rois, vous serez les rivages de ces deux ruisseaux confondus ; vous serez, si vous les mariez, les deux bornes qui contiendront les deux princes. Cette union fera plus contre nos portes si bien fermées, que ne pourraient faire vos batteries ; car, des l’instant de cette alliance, nous ouvrirons toute grande leur bouche pour votre passage plus rapidement que ne le ferait la poudre pour vous laisser entrer ; mais, sans cette alliance, la mer en furie n’est pas amoitie aussi sourde, les lions plus intrépides, les montagnes et les rochers plus immobiles ; non, la Mort elle-même n’est pas à moitie aussi inflexible dans son acharnement mortel, que nous dans le dessein de défendre cette cité.

LE n, vmr.o.-Vrainient, voici un partisan qui fait sauter hors de ses haillons le cadavre pourri de la vieille Mort 5 sa large bouche vomit la mort et les montagnes, les rochers et les mers ! il parle des lions mugissants aussi familièrement que les jeunes filles de treize ans de petits chiens ! Quel est le canonnier qui a engendre ce sang bouillant ? Il vous entretient tranquillement de canons, de leu, de fumée et de bruit ; il nous donne la bastonnade avec sa langue, mes oreilles sont rouées ;.il n’est pas une de ses paroles qui ne donne mieux un soufiletqufun poing de France. Pour Dieu, je ne fus jamais si accable de paroles, depuis que, pour la première fois, j’appelai papa le père de mon frère. nteononn.-Mon fils, prêtez l’oreille il cet arrange-