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224 LE ROI Jean.

SCÈNE II

Même lieu.

Alarmes et escin-mouches. puis une retraite. UN néiutrr Fmnçlus s avance vers les portes avec des trompettes. LE HÉMUT Fnançlusz-l loin nies d’Angers, ouvrez vos portes et laissez entrer le jeune Arthur, duc de Bretagne, qui, par le bras de la France, vient de préparer des larmes à bien des mères anglaises, dont les ñls gisent épars sur la terre ensanglantée ; les maris de bien des veuves sont étendus dans la poussière, embrassant froidement la terre teinte de sang : la victoire, achetée avec peu de perte, se joue dans les bannières flottantes des Français, qui, déployées en signe de triomphe, sont la, prêtes a entrer victorieuses clansvos murs, à Y proclamerArthur de Bretagne, roi @Angleterre et le vôtre. (Entre un héraut anglais avec des trompettes) LE HÉl’l.›\U’I` marais.-réjouissez-vous, hommes d’Angers, sonnez vos cloches ; le roi Jean, votre roi et roi d’Angleterre, s’avance vainqueur de cette chaude et cruelle journée ! les armes de ses soldats, qui s’éloignèrent d’ici brillantes comme l’argent reviennent ici dorées du sang français ; il n’est point de panache attaché zi un cimier anglais qui soit tombé sous les coups d’une épée française ; nos drapeaux reviennent dans les mêmes mains qui les ont déployés, lorsque naguère nous marchions au combat ; et semblables zi, une trou pe joyeuse fle chasseurs, tous nos robustes Anglais arrivent les mains rougies et teintes du carnage (le leurs ennemis mourants ; Ouvrez vos portes, et donnez entrée aux vainqueurs. un crrornn.-Héraut, du haut, cle nos tours nous avons pu voir, depuis le commencement jusquäi la fin,1'attaque et la retraite de vos deux armées, et leur égalité ne s’est point démentie si nos yeux les meilleurs : le sang et les coups ont répondu aux coups ; la force s’est mesurée avec la force, et la puissance a confronté le