Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

218 LE ROI Jean.

notre armure. Ce labeur que nous accomplissons ici de : vrait être ton œuvre ; mais tunes si loin d’ainier1'Angleterre que tu as supplanté son roi légitime ; rompu la ligue de succession, renverse la fortune diun enfant et profane la pureté virginale de la couronne. Jette ici les yeux (an *montrant Arthur) sur le visage de ton fière Geoffroy.-Ces yeux, ce front furent modelés sur les siens : ce petit abrégé contient toute la substance de ce qui est mort dans Geofi’i'oy ; et 1a main du temps tirera de cet abrégé un volume aussi considérable. Greoflroy était ton frère aîné.. et voilà son fils ; Geoiïroy avait droit au royaume d’Angleterre ; et cet enfant possède les droits de Geoffroy. Au nom de Dieu, comment advient-il donc que tu sois appelé roi, lorsque le sang de la vie bat dans les tempes a qui appartient la couronne dont tu Feinpares ?Ln nor JEAN.*DG qui tires-tu, roi de France, la haute mission d’exiger de ngoi une réponse ai tes interrogations ? PI*IILlPPE.-*DU Juge d’en haut, qui excite dans ›1"&ÎIl18 de ceux qui ont la puissance, la bonne pensée d’intervenir partout où il y a flétrissure et violation de droits. Ce juge a mis cet enfant sous ma tutelle ; et cïest en son nom que j’accuse ton injustice, et avec son aide que je compte la châtier,

LIS roi Juin.-1\Iais quoi ! c’est usurper l’autorité. PHILIPPE. -Excuse-moi ! C’est abattre un usurpateur. iinnoxoun.-Qu’appelles-tu usurpateur, roi de France ? coxsraiwcn. -Laissez-moi répondre :-l’usurpateur, c’est ton fils. '

IJLÉONORE.-Loin dfici, insolentel Oui, ton batard sera roi, afin que tu puisses être reine, et gouverneigle monde !,

CONSTANCE.-Mon lit fut toujours aussi fidèle zi ton fils, que le tien le fut ât ton époux : et cet enfant ressemble plus de visage a son père Geoffroy, que toi et Jean ne lui ressemblez de caractère ; 11 lui ressemble comme Peau a la pluie, ou le diable à sa mère. Mon enfant, un batard ! Sur mon ame, je crois que son père ne fut pas