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effrayait et cherchait pour son propre compte il les adoucir. Quelque malheur que peigne Shakspeure, il fait presque toujours deviner un malheur plus grand devant lequel il recule et qu’il nous épargne. Le caractère du bâtard Faulconbridge a été fourni ai Shakspeare par une pièce de llowlcy, intitulée : The troublesomc Reign of King John, qui parut en 459/l, c’est-à-dire cinq ans avant celle de Sliakspeare, composée, ù ce qu’on croit, en 1596. La pièce de Rowley fut réimprimée en flöifl avec le nom de Shakspeare, artifipe assez ordinaire aux libraires et aux éditeurs du temps. Cette circonstance, et l’aisance avec laquelle Shakspeare a puisé dans cet ouvrage, eut fait croire à plusieurs critiques qu’il y avait mis la main, et que la Vie et la mort du *rot Jean n’ótait qu’une refonte du, premier ouvrage ; mais il ne paraît pas qu’il y ait eu aucune part.

Selon sa coutume, en empruntant in Rouley ce qui lui zrcontenu, Shakspeare a ajoute de grandes beautés in sou orignal, mais il en a conservé presque toutes les erreurs. Ainsi Rowley xr suppose que c’était le duc d’Autriche qui avait lue Richard Cœur de Lion, et en même temps il fait tuer le (luc d’Autriche par Faulcoubridge, personnage historique dont parle Mathieu Pùrissousule nom de Fzilcasius de lîrenle, fils naturel de Richard ; et qui, selon Ilollinsherl, tua le vicomte (le Limoges pour venger la mort de son père, tue, connue on sait, au siège de Cliziluz, château appartenant Îl ce seigneur. Pour concilier la version de llollinshetl avec la sienne, Ilowley a fait de Limoges le nom fltlllllllillü du duc d’Anti-iche, qu’il nomme ainsi, Linzogesμluc d’AutricIie. Slialtspeme l’a suivi e›.actement en ceci. (Test de même au duc d’Autriche qu’il attribue la mort de Richard ; c’est de même le duc d’Autriche qui, dans la pièce, reçoit la mort île la main île l :`aulconhridge ; et quant fi la confusion des deux personnages, il paraît que Shakspeare 110 s’en est pas lait plus de scrupule que liowley, si l’ou en petit juger par l’intci’pellatinu de Constance au duc dïlulriche dans la première scène ilu troisième acte, où, s’adressant il lui, elle s’écrie : to Limoges, 0 /lusirict I Le caractère de Faulconhridge est une de ces créations du génie de Slialrspeare ou se retrouve la nature de tous les temps et île tous les pays¿ Faulcouhridge est le vrai soldat, le soldat de forluee, ne reconnaissautpersonuellenient de devoir inflexible qu’cu\'ers le chef auf

quel, il 21- dévoué sa vie et de qui il a reçu la récompense de son courage, et cependant ne demeurant étranger in aucun des sentiments sur lesquels se fondent les autres devoirs, obéissant- même ir ces instincts d’une rectitude naturelle toutes les fois qu’ils ncfse trouvent W