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Que mes peines me semblent maintenant légères et supportables, quand je vois le roi incliné sous le même poids qui me fait courber. Il a des enfants comme moi j’ai un père – Tom, pars ; sois attentif à ces grands événements, et découvre-toi quand l’opinion trompeuse qui te flétrit de ses injurieuses pensées, détruite à bon droit par tes actions, rapportera son jugement et reconnaîtra ton innocence. Arrive ce qui pourra cette nuit, si du moins le roi se sauve ! — Cachons-nous, cachons-nous.

Il sort.



Scène VII

Un appartement du château de Glocester. Entrent Cornouailles, Régane, Gonerille, Edmond, des domestiques.

Cornouailles, à Gonerille – Partez promptement ; allez trouver le duc votre époux, et montrez-lui cette lettre. L’armée française est débarquée. Qu’on cherche ce traître de Glocester.

Quelques domestiques sortent.

Régane. – Qu’on le pende à l’instant.

Gonerille. – Qu’on lui arrache les yeux.

Cornouailles. – Laissez-le à mon ressentiment – Edmond, accompagnez notre sœur ; il ne convient pas que vous soyez témoin de la vengeance que nous sommes obligés de tirer de votre perfide père. Avertissez le duc chez qui vous allez vous rendre de hâter le plus possible ses préparatifs. Nous, nous nous engageons à en faire autant : nous établirons entre nous des courriers rapides et intelligents. Adieu, chère sœur ; adieu, comte de Glocester. Entre Oswald. — Eh bien ! où est le roi ?

Oswald. – Le comte de Glocester vient de le faire partir d’ici ; trente-cinq ou trente-six de ses chevaliers qui le cherchaient avec ardeur l’ont joint à la porte, et ils sont tous partis pour Douvres avec quelques-uns des gens du comte. Ils se vantent d’y trouver des amis bien armés.