Périclès : Pouvons-nous voir ces joyaux ?
Cérimon : Illustre seigneur, ils seront apportés dans ma maison, où je vous invite à venir… Voyez, Thaïsa revit.
Thaisa : Oh ! laissez-moi le regarder. S’il n’est pas mon époux, mon saint ministère ne prêtera point à mes sens une oreille licencieuse. Ô seigneur, êtes-vous Périclès ? Vous parlez comme lui ; vous lui ressemblez. N’avez-vous pas cité une tempête, une naissance, une mort ?
Périclès : C’est la voix de Thaïsa.
Thaisa : Je suis cette Thaïsa, crue morte et submergée.
Périclès : Immortelle Diane !
Thaisa : Maintenant, je vous reconnais. Quand nous quittâmes Pentapolis en pleurant, le roi mon père vous donna une bague semblable.
(Elle lui montre une bague.)
Périclès : Oui, oui ; je n’en demande pas davantage. Ô dieux ! votre bienfait actuel me fait oublier mes malheurs passés. Je ne me plaindrai pas, si je meurs en touchant ses lèvres. Oh ! viens, et sois ensevelie une seconde fois dans ces bras !
Marina : Mon cœur bondit pour s’élancer sur le sein de ma mère.
(Elle se jette aux genoux de Thaïsa.)
Périclès : Regarde celle qui se jette à tes genoux ! C’est la chair de ta chair,-Thaïsa, l’enfant que tu portais dans ton sein sur la mer, et que j’appelai Marina ; car elle vint au monde sur le vaisseau.
Thaisa : Béni soit mon enfant !
Hélicanus : Salut, ô ma reine !
Thaisa : Je ne vous connais pas.
Périclès : Vous m’avez entendu dire que, lorsque je partis de Tyr, j’y laissai un vieillard pour m’y remplacer. Pouvez-vous vous rappeler son nom ? Je vous l’ai dit souvent.
Thaisa : C’est donc Hélicanus ?
Périclès : Nouvelle preuve. Embrasse-le, chère Thaïsa ; c’est lui. Il me tarde maintenant de savoir com-