d’iniquités, avez-vous quelque chose que l’on puisse manier à la barbe du chirurgien ?
La Femme : Nous en avons une ici, seigneur, si elle voulait… Mais il n’est jamais venu sa pareille à Mitylène.
Lysimaque : Si elle voulait faire l’œuvre des ténèbres, voulez-vous dire ?…
La Femme : Votre Seigneurie comprend ce que je veux dire.
Lysimaque : Fort bien ; appelez, appelez.
Boult : Vous allez voir une rose. Ce serait une rose, en effet, si elle avait seulement…
Lysimaque : Quoi, je te prie ?
Boult : Ô seigneur ! je sais être modeste.
Lysimaque : Cela ne relève pas moins le renom d’un homme de ton métier que cela ne donne à tant d’autres la bonne réputation d’être chastes.
(Entre Marina.)
La Femme : Voici la rose sur sa tige, et pas encore cueillie, je vous assure ; n’est-elle pas jolie ?
Lysimaque : Ma foi, elle servirait après un long voyage sur mer. Fort bien. Voilà pour vous. Laissez-nous.
La Femme : Permettez-moi, seigneur, de lui dire un seul mot, et j’ai fait.
Lysimaque : Allons, dites.
La Femme, à Marina qu’elle prend à part. D’abord je vous prie de remarquer que c’est un homme honorable.
Marina : Je désire le trouver tel, pour pouvoir en faire cas.
La Femme : Ensuite c’est le gouverneur de la province, et un homme à qui je dois beaucoup.
Marina : S’il est gouverneur de la province, vous lui devez beaucoup en effet ; mais en quoi cela le rend honorable, c’est ce que je ne sais pas.
La Femme : Dites-moi, je vous prie, le traiterez-vous bien sans faire aucune de vos grimaces virginales ? Il remplira d’or votre tablier.
Marina : S’il est généreux, je serai reconnaissante.
Lysimaque : Avez-vous fini ?
La Femme : Seigneur, elle n’est pas encore au pas ;