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votre bienveillante amitié, pour qu’elle reçoive une éducation royale et digne de sa naissance.

Cléon : Ne craignez rien, seigneur, nous nous souviendrons pour votre fille du prince généreux qui nous a nourris de son blé, et les prières du peuple reconnaissant imploreront le ciel pour son libérateur. Si je me rendais coupable d’une ingrate négligence, tous mes sujets me forceraient à remplir mon devoir ; mais, si mon zèle a besoin d’être excité, que les dieux vous vengent sur moi et les miens jusqu’à la dernière génération.

Périclès : Je vous crois, votre honneur et votre vertu sont pour moi un gage plus sûr que vos serments. Jusqu’à ce que ma fille soit mariée, madame, j’en jure par Diane, que nous honorons tous, ma chevelure sera respectée des ciseaux. Je prends congé de vous ; rendez-moi heureux par les soins accordés à ma fille.

Dionysa : J’ai aussi une fille ; elle ne me sera pas plus chère que la vôtre.

Périclès : Madame, je vous remercie et je prierai pour vous.

Cléon : Nous vous escorterons jusque sur le rivage, où nous vous abandonnerons au mystérieux Neptune et aux vents les plus favorables.

Périclès : J’accepte votre offre. Venez, chère reine. Point de larmes, Lychorida, point de larmes : pensez à votre jeune maîtresse dont vous allez désormais dépendre. Allons, seigneur.

(Ils sortent.)


Scène IV

Éphèse. Appartement dans la maison de Cérimon.

Entrent Cérimon et Thaisa.

Cérimon : Madame, cette lettre et ces bijoux étaient avec vous dans le cercueil : les voici. Connaissez-vous l’écriture ?