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Simonide : C’est une folle opinion qui nous fait juger l’homme par son extérieur. Mais en voilà assez : les chevaliers s’avancent ; plaçons-nous dans les galeries.

(Il sortent. Acclamations ; cris répétés de : Vive le pauvre chevalier !)


Scène III

Salle d’apparat. Banquet préparé.

Simonide entre avec Thaisa, Les Seigneurs, les Chevaliers et suite.

Simonide : Chevaliers ! vous dire que vous êtes les bienvenus, ce serait superflu ; exposer tout votre mérite aux yeux comme le titre d’un livre, ce serait impossible, car vos exploits rempliraient un volume, et la valeur se loue elle-même dans ses hauts faits. Apportez ici de la gaieté, car la gaieté convient à un festin. Vous êtes mes hôtes.

Thaisa : Mais vous, mon chevalier et mon hôte, je vous remets ce laurier de victoire, et vous couronne roi de ce jour de bonheur.

Périclès : Princesse, je dois plus à la fortune qu’à mon mérite.

Simonide : Dites comme vous voudrez ; la journée est à vous, et j’espère qu’il n’est personne ici qui en soit envieux. En formant des artistes, l’art veut qu’il y en ait de bons, mais que d’autres les surpassent tous ; vous êtes son élève favori. Venez, reine de la fête (car, ma fille, vous l’êtes) : prenez votre place ; et que le reste des convives soient placés, selon leur mérite, par le maréchal.

Les Chevaliers : Le bon Simonide nous fait beaucoup d’honneur.

Simonide : Votre présence nous réjouit : nous aimons l’honneur, car celui qui hait l’honneur hait les dieux.

Le Maréchal : Seigneur, voici votre place.

Périclès : Une autre me conviendrait mieux.