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Scène II

Place publique, ou plate-forme conduisant aux lices. Sur un des côtés de la place est un pavillon pour la réception du roi, de la princesse, et des seigneurs.

Entrent Simonide, Thaisa, des seigneurs ; suite.

Simonide : Les chevaliers sont-ils prêts à commencer le spectacle ?

Premier Seigneur : Ils sont prêts, seigneur, et n’attendent que votre arrivée pour se présenter.

Simonide : Allez leur dire que nous sommes prêts, et que notre fille, en l’honneur de qui sont célébrées ces fêtes, est ici assise comme la fille de la beauté que la nature créa pour l’admiration des hommes.

(Un seigneur sort.)

Thaisa : Mon père, vous aimez à mettre ma louange au-dessus de mon mérite.

Simonide : Cela doit être ; car les princes sont un modèle que les dieux font semblable à eux. Comme les bijoux perdent leur éclat si on les néglige, de même les princes perdent leur fleur si l’on cesse de leur rendre hommage. C’est maintenant un honneur qui vous regarde, ma fille, d’expliquer les vues de chaque chevalier dans sa devise.

Thaisa : C’est ce que je ferai pour conserver mon honneur.

(Entre un chevalier. Il passe sur le théâtre, et son écuyer offre son écu à la princesse.)

Simonide : Quel est ce premier qui se présente ?

Thaisa : Un chevalier de Sparte, mon illustre père. Et l’emblème qu’il porte sur son bouclier est un noir Éthiopien qui regarde le soleil ; la devise est : Lux tua vita mihi.

Simonide : Il vous aime bien celui qui tient la vie de