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d’être un coquin, il est obligé de l’être par son serment. Silence. Voici les seigneurs de Tyr.

(Hélicanus entre avec Escanès et autres seigneurs.)

Hélicanus : Vous n’avez pas le choix, mes pairs de Tyr, de faire d’autres questions sur le départ de votre roi. Cette commission, marquée de son sceau, qu’il m’a laissée, dit assez qu’il est parti pour un voyage.

Thaliard, à part : Quoi ! le roi est parti ?

Hélicanus : Si vous voulez en savoir davantage, comme il est parti sans prendre congé de vous, je vous donnerai quelques éclaircissements. Étant à Antioche…

Thaliard, à part : Que dit-il d’Antioche ?

Hélicanus : Le roi Antiochus (j’ignore pourquoi) prit de l’ombrage contre lui, ou du moins Périclès le crut ; et, craignant de s’être trompé ou d’avoir commis quelque faute, il a voulu montrer ses regrets en se punissant lui-même, et il s’est mis sur un vaisseau où sa vie est menacée à chaque minute.

Thaliard, à part : Allons, je vois que je ne serai pas pendu, quand je le voudrais ; mais, puisqu’il est parti, le roi sera charmé qu’il ait échappé aux dangers de la terre pour périr sur mer. Présentons-nous. Salut aux seigneurs de Tyr.

Hélicanus : Le seigneur Thaliard est le bienvenu de la part d’Antiochus.

Thaliard : Je suis chargé par lui d’un message pour le prince Périclès ; mais depuis mon arrivée, ayant appris que votre maître est parti pour de lointains voyages, mon message doit retourner là d’où il est venu.

Hélicanus : Nous n’avons aucune raison pour vous le demander, puisqu’il est adressé à notre maître et non à nous ; cependant, avant de vous laisser partir, nous désirons vous fêter à Tyr, comme ami d’Antiochus.

(Ils sortent.)