une conduite et une intention désobligeantes. J’y regarderai de plus près – Mais où est mon fou ? Je ne l’ai pas vu depuis deux jours.
Le chevalier. – Depuis que ma jeune maîtresse est partie pour la France, seigneur, votre fou a bien dépéri.
Lear. – En voilà assez là-dessus. Je l’ai bien remarqué. Allez, et dites à ma fille que je veux lui parler. Sort un chevalier. — Vous, allez me chercher mon fou. Sort un chevalier ; rentre Oswald. — Eh ! vous, l’ami ! l’ami ! approchez. Qui suis-je, s’il vous plaît ?
Oswald. – Le père de ma maîtresse.
Lear. – Le père de ma maîtresse ! et vous le valet de votre maître. Chien de bâtard ! esclave ! mâtin !
Oswald. – Je ne suis rien de tout cela : je vous demande pardon, seigneur.
Lear. – Je crois que tu t’avises de me regarder en face, insolent !
Il le frappe.
Oswald. – Je ne veux pas être battu, seigneur.
Kent. – Ni donner du nez en terre non plus, mauvais joueur de ballon.
Il le prend par les jambes et le renverse.
Lear. – Je te remercie, ami ; tu me rends service, et je t’aimerai.
Kent. – Allons, relevez-vous, mon maître, et dehors. Je vous apprendrai votre place. Hors d’ici ! hors d’ici ! Si vous voulez prendre encore la mesure d’un lourdaud, restez ici. Mais, dehors ! allons, y pensez-vous ? Dehors !
Il pousse Oswald dehors.
Lear. – Tu es un garçon dévoué ; je te remercie. Voilà les arrhes de ton service.
Il lui donne de l’argent. Entre le fou.
Le fou, à Lear – Laisse-moi le prendre aussi à mes gages – Tiens, voici ma cape.
Il donne à Kent son bonnet.