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lui avait pas fait six sous par jour pour jouer Pyrame, je veux être pendu ! Et il les aurait bien mérités ; oui, six sous[1] par jour, ou rien pour le rôle de Pyrame.

(Survient Bottom.)

BOTTOM. — Où sont ces camarades ? où sont ces braves cœurs ?

QUINCE. — Bottom ! —Ô le superbe jour ! ô l’heure fortunée !

BOTTOM. — Messieurs, je vais vous raconter des merveilles…. Mais ne me demandez pas ce que c’est ; car si je vous le dis, je ne suis pas un vrai Athénien : je vous dirai tout, exactement comme les choses se sont passées.

QUINCE. — Voyons, cher Bottom.

BOTTOM. — Vous n’aurez pas un mot de moi. Tout ce que je vous dirai, c’est que le duc a dîné. Revêtez-vous de vos habits ; de bonnes attaches à vos barbes, des rubans neufs à vos escarpins : rendez-vous tous au palais ; que chacun jette un coup d’œil sur son rôle ; car la fin de l’histoire est que notre pièce est le divertissement préféré. À tout événement que Thisbé ait soin d’avoir du linge propre ; et que celui qui joue le lion n’aille pas rogner ses ongles, car ils passeront pour les griffes du lion ; et, mes très-chers acteurs, ne mangez point d’ognons, ni d’ail, car il faut que nous ayons une haleine douce ; et, moyennant tout cela, je ne doute pas que nous ne les entendions dire : Voilà une charmante comédie ! Plus de paroles ; allons, partons. (Ils sortent.)

FIN DU QUATRIÈME ACTE.
  1. « Trait de satire contre Preston, auteur de la pièce de Cambyse. Il joua un rôle dans la Didon de Nash, devant Elisabeth, qui le gratifia d’une pension de vingt livres sterling par an (ce qui ne fait guère qu’un shilling par jour). » STEEVENS.