et ensuite, partez pour le tiers d’une minute, que les unes aillent tuer le ver caché dans le bouton de rose ; les autres faire la guerre aux chauves-souris, pour avoir leurs ailes de peau, afin d’en habiller mes petits génies ; que d’autres écartent le hibou qui ne cesse toute la nuit de faire entendre ses cris lugubres, surpris de voir nos esprits légers. — Chantez maintenant pour m’endormir ; et après, laissez-moi reposer, et allez à vos fonctions.
CHANSON.
PREMIÈRE FÉE.
Vous, serpents tachetés au double dard,
Épineux porcs-épics, ne vous montrez pas.
Lézards, aveugles reptiles, gardez-vous d’être malfaisants,
N’approchez pas de notre reine.
CHOEUR DE FÉES.
Philomèle, avec mélodie
Chante-nous une douce chanson de berceuse,
Lulla, Lulla, Lullaby ; Lulla, Lulla, Lullaby.
Que nul trouble, nul charme, nul maléfice
N’approche de notre aimable reine.
Et bonne nuit dormez bien.
II
SECONDE FÉE.
Araignées filandières, n’approchez pas :
Loin d’ici fileuses aux longues jambes, loin d’ici.
Éloignez-vous, noirs escarbots.
Ver, ou limaçon, n’offensez pas notre reine.
LE CHOEUR.
Philomèle, avec mélodie, etc.
PREMIÈRE FÉE.
Allons, partons : tout va bien.
Qu’une de nous se tienne à part comme sentinelle.
(Titania s’endort ; les fées sortent.)
(Oberon survient, et dit en exprimant le suc de la fleur sur les paupières de Titania :)