qu’on a vu souvent. Les hommes ferment leurs portes au soleil couchant.
TIMON. — Vous avez embelli nos plaisirs, belles dames, et donné un nouveau charme à notre fête, qui n’eût pas été à moitié si brillante ni si agréable sans vous ; elle vous doit tout son prix et son éclat, et vous m’avez rendu moi-même enchanté de ma propre invention. J’ai à vous en remercier.
PREMIÈRE DAME. — Seigneur, vous nous jugez au mieux.
APÉMANTUS. — Oui, ma foi ; car le pire est dégoûtant, et ne supporterait pas qu’on y touchât, je pense.
TIMON. — Mesdames, il y a un petit banquet qui vous attend ; veuillez bien aller vous asseoir.
TOUTES ENSEMBLE. — Mille remerciements, seigneur.
TIMON. — Flavius !
FLAVIUS. — Seigneur !
TIMON. — Apportez-moi la petite cassette.
FLAVIUS. — Oui, monseigneur. — (À part.) Encore des bijoux ? On ne peut l’arrêter dans ses fantaisies autrement je lui dirais… — Allons. — En conscience, je devrais l’avertir. Quand tout sera dépensé, il voudrait bien alors qu’on l’eût arrêté. C’est grand dommage que la libéralité n’ait pas des yeux derrière : alors jamais un homme ne tomberait dans la misère, victime d’un trop bon cœur.
PREMIER SEIGNEUR. — Nos serviteurs, où sont-ils ?
UN SERVITEUR. — Les voici, seigneur, à vos ordres.
LUCIUS. — Nos chevaux.
TIMON. — Mes bons amis, j’ai encore un mot à vous dire. Seigneur, je vous en conjure, faites-moi l’honneur d’accepter ce bijou ; daignez le recevoir et le porter, mon cher ami !
LUCIUS. — Je suis déjà comblé de vos dons !
TOUS. — Nous le sommes tous !