t de voir !
VIOLA.--Je te remercie, conduis-moi.
(Ils sortent.)
SCÈNE III
Appartement de la maison d’Olivia.
SIR TOBIE et MARIE.
SIR TOBIE.--Que diable prétend ma nièce en prenant si fort à cœur la
mort de son frère ? Je suis sûr, moi, que le chagrin est ennemi de la
vie.
MARIE.--Sur ma parole, sir Tobie, il faut que vous veniez de meilleure
heure le soir. Madame votre nièce a de grandes objections[5] à vos
heures indues.
SIR TOBIE.--Eh bien ! qu’elle excipe avant d’être excipée[6].
[Note 5 : En anglais exceptions, d’où la réponse de sir Tobie.]
[Note 6 : Let her except before excepted.]
MARIE.--Fort bien ; mais il faut vous confiner dans les modestes limites
de l’ordre.
SIR TOBIE.--Confiner[7] ! je ne me tiendrai pas plus finement que je
ne fais ; ces habits sont assez bons pour boire et ces bottes aussi, ou
sinon qu’elles se pendent à leurs propres tirants.
[Note 7 : To confine, jeu de mots sur confine et fine.]
MARIE.--Ces grandes rasades vous tueront : j’entendais madame en parler
encore hier, ainsi que de cet imbécile chevalier que vous avez amené un
soir ici pour lui faire la cour.
SIR TOBIE.--Quoi ? sir André Ague-cheek ?
MARIE.--Oui, lui-même.
SIR TOBIE.--C’est un homme des plus braves qu’il y ait en Illyrie.
MARIE.--Et qu’importe à la chose ?
SIR TOBIE.--Comment ! il a trois mille ducats de rente.
MARIE.--Oui ! mais il ne fera qu’une année de tous ses ducats : c’est un
vrai fou, un prodigue.
SIR TOBIE.--Fi ! n’avez-vous pas honte de dire cela
Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 3.djvu/104
Cette page n’a pas encore été corrigée