Tais-toi, monstre ! Maîtresse ligne, voilà une jaquette qui est pour moi. Elle est sous la ligne et en grand danger de perdre son poil.
Prends-la ; n’en déplaise à ta grandeur, ceci est le vol à la ligne et au cordeau.
Je te remercie de ce bon mot ; voilà une pièce d’habillement pour la peine ! l’esprit sera récompensé tant que je serai roi de ce pays : le vol à la ligne et au cordeau ! Voilà qui est excellent ! Prends encore ceci pour ce mot-là.
Arrive, monstre ! mets de la glu à tes doigts, et sauve-toi avec le reste de la défroque.
Je n’en veux point : nous perdons un temps précieux, et tout à l’heure nous allons tous nous voir transformés en huîtres ou en singes au front déprimé.
Monstre ! allonge les mains ; aide-nous à transporter ceci à l’endroit où j’ai mis mon quartaut de vin, sans quoi je te chasse de mon royaume : allons, porte cela.
Et cela ?
Et cela encore.
À moi, Montagne ! à moi !
Argent ! par ici. Argent !
Furie, Furie, ici ! Tyran, ici. {À Ariel.) Écoute ! écoute ! (Caliban, Stéphano et Trinculo fuient à toutes jambes, ayant les chiens à leurs trousses.) Va, ordonne à mes lutins de torturer leurs jointures d’intolérables convulsions ; de racornir leurs muscles à force de crampes, et de couvrir leurs corps de plus de morsures que n’ont de taches sur leur peau le léopard et la panthère.
Écoute-les rugir.
Qu’on leur donne une rude chasse. Tous mes ennemis sont maintenant à ma merci : dans peu tous mes travaux vont finir, et tu seras libre comme l’air : suis-moi, et continue-moi tes services quelques moments encore.