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parle meurt à l’instant ! Fermons les yeux et couchons-nous à plat ventre ; nul homme ne doit voir leurs œuvres.

Il se couche la face contre terre.

EVANS.
Pède, où donc êtes-vous ? Commencez votre ronde.
Si vous trouvez de par le monde
Fille au cœur chaste, au front vermeil,
Ayant dit trois fois sa prière,
Avant de clore sa paupière.
Donnez-lui jusqu’à son réveil
De l’enfant non sevré le paisible sommeil.
Par des tableaux riants caressez sa pensée,
Et qu’en des rêves doux son âme soit bercée.
Mais, pour celle qui dort de tout son appétit,
Sans avoir prié Dieu d’un cœur humble et contrit,
Qu’on lui pince les bras, les jambes, les épaules.
Mme VABONTRAIN.
Allons, dépêchez-vous ; farfadets, à vos rôles :
Fouillez le château de Windsor ;
Lutins, jetez un heureux sort
Sur chaque chambre consacrée.
Afin d’en assurer l’éternelle durée.
Frottez de doux parfums les meubles précieux ;
Saluez de nos rois le blason glorieux.
Et faites resplendir les nobles armoiries.
Accourez, sylphes des prairies.
Et de la Jarretière imitez en dansant
Le cercle magique et puissant.
Que cette mystique ceinture
Rivalise des champs l’éclatante verdure.
N’oubliez pas d’écrire en signes radieux,
Le Honni soit qui mal y pense,
Cette devise de vaillance
Et de nos rois et de nos preux.
Que, pour la composer, la feuille verdoyante
S’unisse à la fleur éclatante.
Notre idiome à nous s’écrit avec des fleurs ;
Appelez le secours de leurs vives couleurs,
Et de Flore avec art effeuillant la couronne,
Dans votre œuvre imitez ce cercle éblouissant
Où scintille la perle, où le saphir rayonne,
Qui ceint du chevalier le genou fléchissant.
Allez, et cependant, avant qu’une heure sonne,
Rappelez-vous qu’il faut danser en chœur
Autour du chêne du Chasseur.
EVANS.
Donnez-vous tous la main, rangez-vous en silence,
Et venez bondir en cadence.