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loigne.) William, rentrez à la maison. (William rentre. À Mme Vabontrain.) Venez, nous sommes en retard.

Elles s’éloignent.



Scène II.

Une chambre dans la maison de M. Ford.
Entrent FALSTAFF et Mme FORD.

FALSTAFF. Madame Ford, votre douleur m’a fait oublier mes souffrances. Je vois que vous êtes sincère dans votre affection, et vous serez complètement payée de retour ; je ne veux pas me borner au simple office de l’amour ; je vous le promets avec tous ses accompagnements, toutes ses dépendances, et toutes ses cérémonies. Mais êtes-vous bien sûre que votre mari ne viendra pas nous troubler ?

Mme FORD. Il est à la chasse, aimable sir John.

Mme PAGE, d’une pièce voisine. Holà ! voisine Ford, holà !

Mme FORD. Passez dans la pièce à côté, sir John.

Falstaff sort.
Entre Mme PAGE.

Mme PAGE. Bonjour, ma chère amie ; qui avez-vous au logis ?

Mme FORD. Il n’y a que moi et mes gens.

Mme PAGE. Vous en êtes bien sure ?

Mme FORD. Oui, certes.

Mme PAGE. En vérité, ma chère, je suis charmée que vous n’ayez personne ici.

Mme FORD. Pourquoi ?

Mme PAGE. Parce que monsieur Ford est retombé dans ses vieilles lunes. Il est là-bas avec mon mari à tempêter, à se déchaîner contre toute la race des gens mariés ; à maudire toutes les filles d’Ève, de quelque complexion qu’elles soient ; il se frappe du poing le front en s’écriant : Percez, cornes ! percez ! Je n’ai jamais vu de démence qui ne fût un prodige de douceur, de civilité et de patience, en comparaison de celle dont il est maintenant possédé. Je suis bien aise que le chevalier ne soit pas ici.

Mme FORD. Est-ce qu’il parle de lui ?

Mme PAGE. Uniquement de lui. Il jure que lors de sa dernière perquisition sir John s’est évadé dans un panier ; il affirme à mon mari qu’il est ici en ce moment même. Il lui a