Scène II.
EVANS. Allez ; demandez qu’on vous indique la maison du docteur Caïus ; là demeure une certaine Vabontrain qui est sa bonne, ou sa gouvernante, ou sa cuisinière, ou sa lingère, sa blanchisseuse et sa repasseuse.
SIMPLE. Bon, monsieur.
EVANS. Voilà qui est meilleur encore ; donnez-lui cette lettre : car cette femme est très-liée avec miss Anna Page, et cette lettre a pour objet de l’engager à appuyer les prétentions de votre maître auprès de miss Anna. Partez, je vous prie : je vais finir mon dîner ; on attend encore la poire et le fromage.
Scène III.
FALSTAFF. Mon hôte de la Jarretière !
L’HÔTE. Que dit ma grosse tour ? parlez savamment et sagement.
FALSTAFF. Franchement, mon hôte, il faut que je réforme quelques-uns de mes gens.
L’HÔTE. Congédiez, mon gros Hercule ! chassez-les, morbleu ! qu’ils partent, qu’ils détalent !
FALSTAFF. Savez-vous que je dépense dix livres sterling par semaine ?
L’HÔTE. Vous êtes un empereur, un César. Je prends Bardolphe à mon service ; il tirera mon vin, il mettra mes tonneaux en perce. Est-ce entendu, mon gros Hector ?
FALSTAFF. Faites, mon cher hôte.
L’HÔTE. J’ai dit. (À Bardolphe.) Suis-moi. Viens que je t’apprenne à faire mousser la bière et pétiller le vin. Je n’ai qu’une parole, suis-moi.
FALSTAFF. Suis-le, Bardolphe : c’est un bon état que celui de sommelier. D’un vieux manteau on fait une jaquette