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ACTE V, SCENE IV. 121 moi-même, et je te dis : Seigneur Valentin, je te tiens pour gentilhomme et de bonne maison ; prends ta Silvie, car tu l’as méritée, VALENTIN. Je remercie votre altesse ; ce don fait mon bon- heur. Permettez maintenant qu’au nom de votre fdle je vous demande une grâce. LE DUC. Quelle qu’elle soit , h ta considération je l’accorde. VALENTIN , montrant ses compagnons. Ces proscrits parmi lesquels j’ai vécu sont des hommes doués d’estimables qualités ; pardonnez-leur ce qu’ils ont fait ici, et qu’ils soient rappelés de leur exil ; mon digne seigneur , ils sont maintenant corrigés, civils, pleins de bons sentiments, et l’état pourra les employer utilement. LE DUC. J’y consens, je leur pardonne ainsi qu’à toi ; dispose d’eux selon la connaissance que tu as de leur mérite respectif. Maintenant, partons ; allons terminer tous nos différends par des fêtes, des réjouissances et de splendides solennités. VALENTIN. Tout cu marchant, je prendrai la liberté d’entre- tenii’ votre altesse et je la ferai sourire. {Montrant Julie.) Que dites-vous de ce jeune page, monseigneur ? LE DUC. C’est un jeune homme qui ne manque pas de grâce ; il rougit. VALENTIN. Je vous réponds , monseigneur , cju’il a plus de grâce cpi’il n’est donné à un jeune homme d’en avoir. LE DUC. Je ne vous comprends pas. VALENTIN. Si vous le permettez , je vous conterai tout cela chemin faisant, et vous serez émerveillé de ce qui est arrivé. — Viens , Protée ; ta seule punition sera de m’entcndre raconter la découverte de tes amours : cela fait , un même jour verra mon hyménée et le tien ; nous n’aurons qu’une fête , qu’une maison, et nos deux bonheurs n’eu feront qu’un. Ils s’éloisnent. FIN DES DEUX GENTILSHOMMES DE VÉRONE.