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SCÈNE XI.

hubba.

— Advienne que pourra ! je prétends soutenir l’épreuve, — et vivre avec la gloire du triomphe — ou mourir avec le renom de la chevalerie ; — il n’est pas digne du rayon de miel, — celui qui évite la ruche parce que les abeilles ont un aiguillon ; — la victoire que je préfère n’est pas la victoire facile, — mais celle que mille dangers accompagnent. — Car rien ne peut effrayer notre âme royale, — qui n’aspire qu’à la couronne d’or, — unique but de mes entreprises. — Quand elle serait fixée par un enchantement dans le sombre royaume de Pluton ; — et gardée comme un trésor par la bande infernale, — pour la conquérir, j’exterminerais le triple Cerbère — et tout son hideux cortége de stryges, — ou je roulerais la pierre du misérable Sysiphe.

humber.

— Tes pensées sont toutes martiales, mon noble fils ; — et toutes tes paroles sentent la chevalerie.

Entre Ségar.

— Belliqueux Ségar, quels étranges accidents — vous ont fait abandonner la garde du camp ?

ségar.

— Au combat, monseigneur ! au noble combat ! — Saisissez votre casque et votre bouclier. Les Bretons arrivent — plus nombreux qu’autrefois les Grecs, — amenés au port de la phrygienne Ténédos.

humber.

— Mais que dit Ségar de ces événements ? — Quel conseil donne-t-il en ces extrémités ?

ségar.

— Eh bien, monseigneur, l’expérience nous enseigne ceci, — que la résolution est dans le besoin un unique appui. — Et notre honneur, monseigneur, nous enseigne