triomphe de tous, — en faisant mouvoir dans la plaine les massifs escadrons ! — On dirait qu’entassant les cadavres, il veut escalader le ciel étoilé. — Tel Briarée, armé de ses cent bras, — lança ses cent montagnes contre le grand Jupiter. — Tel le monstrueux géant Monychus — jeta le mont Olympe sur le bouclier du grand Mars — et fit voler d’énormes cèdres sur l’écu de Minerve ! — De quel front hautain il regarde — mon armée en déroute ! Comme il tourne sa face altière — contre nous, en nous épouvantant de sa force ! — De même nous voyons de loin la mer courroucée — s’amonceler en une énorme montagne avec un grondement affreux — et se briser en mille flocons d’écume sur les navires — qu’elle fait rouler sur les vagues comme des balles de paume.
— Hélas ! je crains que mon Hubba ne soit surpris.
— Suivez-moi, soldats ; suivez Albanact ; — donnez la chasse aux Scythes qui fuient à travers la plaine ! — Qu’aucun d’eux n’échappe à notre victoire ! — Qu’ils sachent bien que la puissance des Bretons est supérieure — à toutes les forces des Huns tremblants.
— En avant, braves soldats, en avant, sus à l’ennemi ! — Celui qui fera prisonnier Humber ou son fils — recevra en récompense une couronne d’or.
— Injurieuse Fortune, c’est donc ainsi que tu m’ac-