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SCÈNE IV.

l’empereur des Scythes — par la puissante reine de Babylone, — par Sémiramis, la souveraine de l’orient, — nous ne reculerions point d’un pas, — et nous leur prouverions que nous sommes invincibles.

hubba.

— Ah ! par le grand Jupiter, roi suprême des cieux — et par les dieux immortels qui vivent là-haut, — dès que l’Aurore aura montré sa face joyeuse, — et que Lucifer, monté sur son destrier, — aura amené le chariot du soleil d’or, — je rencontrerai le jeune Albanact en rase campagne, — et je briserai ma lance sur son casque — pour éprouver sa valeur enfantine ; — alors je multiplierai de si lamentables spectacles, — je causerai une si grande effusion de sang — que tous ces marmousets seront étonnés de ma force. — Telle la belliqueuse reine des Amazones, — Penthésilée, armée de sa lance, — ceinte d’un corselet de brillant acier, — emprisonna dans leur camp les Grecs défaillants.

humber.

— Vous parlez, mon noble fils, comme un vaillant chevalier, — comme un prince qui veut faire la joie de son père. — Demain donc, avant que le splendide Titan ait lui — et que la timide Éos, messagère du jour, — ait banni des yeux des hommes le sommeil humide, — tu conduiras l’aile droite de notre armée ; — l’aile gauche sera sous le commandement de Ségar, — l’arrière-garde sous mes ordres. — Toi, aimable Estrilde, si belle et si gracieuse, — pour peu que la fortune me favorise en mes entreprises, — tu seras la reine de l’aimable Albion. — Allons, rangeons nos troupes en bataille, — et équipons nos intrépides soldats, — de telle sorte qu’ils soient le boulevard de notre empire — et qu’ils accomplissent parfaitement nos vœux de bonheur.

Ils sortent.