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LA TRAGÉDIE DE LOCRINE.

PANTOMIME.

Petit éclair. Coup de foudre. Entre Até dans le même appareil que tout à l’heure. Puis Persée et Andromède, la main dans la main ; puis Céphèe, portant une épée et un bouclier. Par une autre porte arrive Phinée, couvert d’une armure noire et suivi par des Éthiophiens ; il chasse Persée et enlève Andromède. Tous se retirent, hormis Até
até.

Regit omnia numen.
Quand Persée épousa la belle Andromède,
La fille unique du roi Céphée,
Il crut avoir consolidé sa couronne
Et assuré pour toujours la durée de son empire.
Mais, las ! le superbe Phinée, avec une bande
Formée d’Éthiophiens brûlés du soleil,
A enlevé la mariée par la force des armes
Et changé la joie des époux en un déluge de larmes.
Tel est le sort du jeune Locrine et de son amante.
Il croit que son mariage fera son bonheur,
Mais ce sombre jour, ce sombre jour maudit
Est le commencement de ses misères.
Voyez venir, dans tout leur attirail guerrier,
Humber et ses Scythes.
Je n’ai rien à dire. La suite vous apprendra
Quels tragiques événements arrivèrent dans cette guerre.

SCÈNE IV.
[Le camp des Scythes.]
Entrent Humber, Hubba, Estrilde, et des soldats.
humber.

— Le limaçon finit par atteindre les sommets les plus élevés — en gravissant les murailles d’un majestueux château ; — l’eau, par un suintement continuel, — finit par