PANTOMIME.
In pœnam sectatur et umbra.
Un lion formidable, souverain des forêts,
De force prodigieuse et de vastes proportions,
Effarant d’un rugissement hideux les arbres tremblants,
A traversé les bois et chassé les bêtes errantes ;
Depuis longtemps il rôdait par les halliers ombreux,
Refoulant devant sa face les animaux inoffensifs,
Quand soudain d’un buisson épineux
Un archer redoutable, déchargeant son arc,
À blessé le lion d’un trait effrayant ;
Le coup a fait jaillir le sang
Et mis la rage au cœur du lion.
En vain montre-t-il les dents et les griffes,
Et lance-t-il des éclairs de ses yeux enflammés,
Le trait aigu lui a fait une blessure mortelle.
Ainsi le vaillant Brutus, terreur du monde,
Dont le seul regard épouvantait ses ennemis,
A été atteint par cet archer, la mort.
Oh ! qui peut sur cette terre rester longtemps
Dans un état de prospérité et d’heureux bien-être ?