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INTRODUCTION.


Les quatre ouvrages réunis dans ce volume supplémentaire ont pour l’histoire des lettres une importance considérable. Écrites vers la fin du seizième siècle, imprimées primitivement du vivant de Shakespeare, soit avec son nom, soit avec ses initiales, insérées dans l’édition in-folio que publia en 1662 le libraire Chetwinde, adoptées par Gildon en 1702, par Rowe en 1709 et en 1714, reproduites jusqu’en 1735 par des réimpressions successives, ces quatre pièces ont été, pendant près d’un siècle, admises par le consentement public dans le répertoire shakespearien. Pendant près d’un siècle, elles ont été associées aux chefs-d’œuvre incontestés du maître ; Locrine a fait cortége au Roi Lear ; Lord Cromwell a escorté Henry VIII ; le Prodigue de Londres et la Puritaine ont marché de pair avec le Marchand de Venise et la Sauvage apprivoisée. Pendant près d’un siècle, ces quatre pièces ont fait partie d’un monde sublime. Elles ont été estimées, saluées, fêtées, choyées, comme les filles légitimes du génie. Pendant près d’un siècle, elles ont eu au front cette auréole unique, la gloire de Shakespeare. Sous George II, elles semblaient avoir définitivement triomphé du temps ; rajeunies par l’in-