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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

edmond.

Oh ! j’ai encore un autre nom. Je m’appelle maître Edmond Plus.

george.

Oh ! je vous demande pardon, monsieur.

Il s’entretient tout bas avec Edmond.
le capitaine, à sir Godfrey.

Je sais que vous êtes le bon maître de mon cousin ; et, par ce motif, le meilleur de ma science est à votre service. Si vous aviez été pour moi un simple étranger, si vous n’aviez pas été mis en rapport avec moi par une connaissance commune, je me serais absolument refusé à être votre homme, d’abord à cause de l’acte du Parlement contre les enchanteurs et les sorcières, ensuite parce que je ne veux pas faire de mon art un métier vulgaire, trivial et banal.

sir godfrey.

En cela, je loue grandement votre circonspection, bon capitaine enchanteur ; et, pour que je sois bien sûr du secret, vous opérerez chez ma sœur, je pourrais dire chez moi-même, car la maison nous appartient à tous deux par portion égale.

le capitaine.

Fort bien, monsieur… Comment puis-je qualifier votre perte, monsieur ?

sir godfrey.

Oh ! vous pouvez la qualifier de grande perte. C’est une perte considérable, monsieur, que celle d’une splendide chaîne d’or ; parce qu’elle m’appartenait, ne croyez pas que j’exagère. Qu’en dis-tu, Nicolas ?

nicolas.

Oh ! c’était une délicieuse chaîne d’or, cousin, comme vous savez.

sir godfrey.

Comme vous savez ! Est-ce que vous le saviez, capitaine ?