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SCÈNE X.
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busard.

Morbleu ! sergent, ces cartes sont assez bien peintes, mais elles ne sont pas encore de mon goût ; il me semble qu’elles sont trop surchargées, et trop pleines de cercles et de conjurations ; ils prétendent qu’une de ces cartes représente le monde entier, mais je n’ai pas encore pu y découvrir la prison du marché aux volailles.

corbin.

Je le crois bien ! Comment pourriez-vous l’y trouver ? Vous savez bien qu’elle est derrière un tas de maisons.

doguin.

Par la messe ! c’est vrai ; alors nous devons regarder à l’envers de la carte… Corbleu ! il n’y a rien ; tout est nu.

corbin.

Je te garantis que ceci représente la prison, car chacun sait qu’il y a là bon nombre de gaillards nus.

busard.

c’est probable, sergent ; je n’avais pas encore fait cette remarque… Morbleu, sergent, et vous, garde, je vous le déclare, j’aimerais ces cartes à la folie, si nous pouvions y voir les gens sortir de chez eux. Ce serait si charmant, nous en consulterions une le matin tout en déjeunant, et nous n’aurions plus à battre le pavé toute la journée pour faire nos perquisitions.

corbin.

Oui, morbleu, j’en achèterais une moi-même… Mais en voilà assez sur ce sujet. Où souperons-nous ce soir, les cinq livres reçues ? parlons de ça. J’ai en tête un tour qui en vaut mille. Vous deux, vous emmènerez notre homme à la taverne, tandis que, moi, j’entreprendrai l’hôtelière et je la mettrai à contribution ; je sais qu’elle sera bien aise de palper de l’argent, ayant la conviction que c’est une créance bien hasardeuse et bien désespérée. Que diriez-vous si je faisais en sorte qu’elle se contentât de la moitié de la somme