ne sont-ce pas des archers, puisqu’en leur qualité d’amoureux, ils lancent les flèches de Cupidon ?
Tais-toi, méchant maroufle !
Veuillez nous excuser, madame, nous venons ici animés d’une honorable affection.
Oui, madame.
Pour vous.
Et pour vos filles.
Oh ! pourquoi en agissez-vous ainsi avec moi, messieurs ? Je ne veux même pas vous voir en face. Quand les larmes, à peine tombées de mes yeux, sont à peine essuyées de mes joues, quand le corps de mon cher mari est à peine froid comme le tombeau, quelle raison avez-vous d’en agir ainsi avec moi ? Je ne suis pas de ces veuves qui enterrent un époux le soir, et s’en assurent un autre avant le lendemain matin. Retirez-vous, je vous prie, et contentez-vous de cette réponse, bons chevaliers, si vous êtes d’aimables chevaliers : j’ai fait vœu de ne jamais me marier, et mes filles aussi.
Oui, vous et votre fille aînée ! mais votre cadette est une bonne enfant.
Madame, voilà une réponse cruelle ; ce qui me rassure, c’est que c’est la première ; et il faut être un amoureux bien malappris pour se laisser rebuter par une réponse farouche.