Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
328
LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

de futiles murmures. Eh bien, consens-tu ? Puis-je espérer mon salut de ta réponse ?

nicolas.

Moi, voler la chaîne de mon maître ! Non, il ne sera pas dit que Nicolas Saint-Antlings a commis un larcin.

le capitaine.

Eh bien, ne vous l’avais-je pas dit ? Tout puritain qu’il est, il veut rester honnête homme (9).

nicolas.

Allons, cousin, vous savez qu’il est écrit : Tu ne voleras point.

le capitaine.

Imbécile, il est écrit aussi : Tu aimeras ton prochain, et tu l’assisteras dans la détresse.

nicolas.

Ma foi, je crois que vous dites vrai : en quel chapitre est cela, cousin ?

le capitaine.

Eh ! au premier chapitre de la Charité, second verset.

nicolas.

Au premier chapitre de la Charité, dit-il ! voilà une bonne plaisanterie ! ce chapitre-là n’est pas dans mon livre.

le capitaine.

Non, je sais qu’il en a été déchiré, et voilà pourquoi la charité tient si peu de place dans ton cœur.

george, prenant Nicolas à part.

Allons, je dois vous le dire, vous êtes un parent trop ingrat, en vérité. Le capitaine vous aime si tendrement, il vous aime comme la prunelle de ses yeux, et vous êtes à ce point impitoyable. Fi ! fi !

nicolas, à part, à George.

Je vous en prie, ne me demandiez pas de me faire pen-